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Décryptage
Whoz, sa levée de fonds, ses ambitions… les mots de Jean-Philippe Couturier, CEO
7 min
Sommaire
- Commençons par le début...
- Peux-tu te présenter à celles et ceux qui ignorent ton parcours ?
- Aujourd’hui, Whoz est à l’honneur. Pourquoi avoir voulu créer cette entreprise, et forcément, sa solution unique ?
- Et c’était quoi justement Whoz il y a 6 ans ?
- Et maintenant, Whoz lève 30 millions… Ce serait quoi le « plus » Whoz ?
- Venons-en à cette levée de fonds historique pour Whoz
- 30 millions d’euros en série A ! Pourquoi faire appel à un private equity ?
- Sur les 30 millions d’euros, 25 millions ont été levés auprès de PSG Equity. Pourquoi avoir fait le choix de cet investisseur américain ?
- Passons à des questions plus personnelles…
- Comment résumerais-tu ta mission chez Whoz ?
- Tu voulais faire quoi lorsque tu étais enfant ?
- Pourquoi te lèves-tu le matin ?
- Quelle est la personnalité que tu admires ?
- Quelle est ta frustration en tant que dirigeant ?
- Quel serait le conseil que tu donnerais à quelqu’un qui veut entreprendre ?
La nouvelle est tombée le 12 mai 2022 : Whoz a levé 30 millions d’euros, dont 25 millions auprès du fond PSG Equity, société de growth equity de premier plan… Un tournant majeur, qui permet à la solution de staffing d’attester son statut de leader en France.
Si Whoz a fait tant de chemin en six ans, c’est par sa force technologique, son esprit d’équipe sans failles, la confiance de ses clients et partenaires, mais aussi de son socle de dirigeants. Pour l’occasion, rien de mieux que donner la voix à celle de Jean-Philippe Couturier, CEO et co-fondateur de Whoz.
Commençons par le début…
Peux-tu te présenter à celles et ceux qui ignorent ton parcours ?
Si l’on aborde mon expérience à la source, je suis ingénieur diplômé de l’Ensimag, certifié à l’administration des entreprises à HEC et j’ai validé ma formation AMP (Advanced Management Programme) à l’INSEAD. J’ai rapidement ressenti l’envie de créer, d’entreprendre. Un désir que j’ai concrétisé en étant fondateur, investisseur et administrateur de plus de 15 entreprises, Whoz étant la dernière depuis 6 ans. J’endosse également la casquette de Limited Partner (LP) auprès du fonds d’investissement ISAI Venture, ainsi que vice-président du conseil d’administration de l’Ensimag.
Passionné par la transmission, j’occupe en parallèle le poste de directeur de l’Executive MBA de l’Institut Mines Telecom Business School, chargé d’enseignement et conférencier sur les nouvelles technologies et la prospective. J’interviens également à HEC, à l’institut Mines Telecom et à l’université Paris 2 Panthéon-Assas et auprès de grandes entreprises françaises et internationales. En 2019, j’ai écrit et sorti mon livre « Lorsque mon Boss sera une intelligence artificielle ». Et lorsqu’il me reste du temps, j’entraine les sommeliers à se préparer à des compétitions nationales et internationales de sommellerie.
En gros, je ne m’ennuie pas.
Aujourd’hui, Whoz est à l’honneur. Pourquoi avoir voulu créer cette entreprise, et forcément, sa solution unique ?
C’est suite à la revente d’InovenAltenor à Orange en 2015 que l’idée Whoz s’est invitée dans mon esprit. En dix ans d’existence, nous sommes allées loin, et rapidement nous avons voulu automatiser ce qui pouvait l’être. Nous avions ainsi créé en interne notre solution de staffing pour nos propres besoins. Et forcément, de nombreux clients voulaient acheter une licence de notre logiciel, nous avons toujours refusé, nous n’étions pas une entreprise d’édition de logiciels.
Dès la vente de ce cabinet de conseil par Orange, il était évident que ce petit logiciel développé à plusieurs mains pouvait devenir grand. De plus en plus d’entreprises travaillent en mode projet, de nouvelles compétences naissent chaque jour, recruter se complexifie, la question de staffing est devenue universelle.
Nous avons vu qu’il y a avait un marché pour nous : aucune solution suffisamment pertinente ou innovante n’existait. Avec mes associés, nous avons ainsi voulu créer Whoz en nous reposant sur notre expérience commune. Une solution qui tiendrait la route, qui s’appuierait sur l’Intelligence Artificielle pour résoudre les écueils que nous avions rencontrés par le passé. Nous sommes en 2016, Whoz est alors né.
Et c’était quoi justement Whoz il y a 6 ans ?
C’était avant tout 20 personnes passionnés qui se lançaient dans un nouveau projet entrepreneurial. Nous n’avions pas de bureau, peu de moyens, mais des envies et des idées plein la tête. Notre solution ne ressemblait encore à rien. Puisque nous employons la méthode Scrum, notre premier sprint était « Hello world », rien d’autre.
Nous avons tout développé en partant de zéro, une page blanche sur laquelle il fallait poser nos premiers mots. Nous avons fait un pari, nous avons capitalisé sur la R&D pendant 3 ans, développé une solution sans pouvoir encore la vendre.
Et maintenant, Whoz lève 30 millions… Ce serait quoi le « plus » Whoz ?
À mon sens, il s’agit en premier lieu de la connaissance intime du marché et des métiers qui le composent par l’ensemble des cofondateurs de Whoz. Nous provenons tous de sociétés de conseil dans lesquelles nous avons oeuvré pendant près de 20 ans. Nous connaissons les process, les métiers et leurs enjeux.
Aujourd’hui, je dirai que la plus-value Whoz, c’est aussi son équipe. Des collaborateurs impliqués et stimulés par l’envie de créer et de faire bouger les lignes. Et forcément, notre richesse est notre solution. La force de pouvoir maîtriser le sujet du staffing de bout en bout, de combiner des solutions en une : le ressource management et le ressource planning.
Il faut savoir commencer petit et voir grand.
Nous, on voit très grand.
Venons-en à cette levée de fonds historique pour Whoz
30 millions d’euros en série A ! Pourquoi faire appel à un private equity ?
Après 6 ans, nous avons énormément d’idées et d’ambitions, notamment sur la R&D, notre priorité. Le staffing n’est plus qu’un sujet national, mais international en touchant de grands comptes déployés aux quatre coins du monde. Cela demande une présence majeure, des capitaux importants. Ces clients voient grand, ils ont des besoins considérables en matière de produit. Il faut savoir commencer petit et voir grand. Nous, on voit très grand.
Avec cette levée, nous avons plein d’enjeux et d’objectifs. Je peux déjà dire que nous aspirons à être 110 collaborateurs fin 2022, 200 en 2023 et à investir dans 2-3 pays internationaux.
Sur les 30 millions d’euros, 25 millions ont été levés auprès de PSG Equity. Pourquoi avoir fait le choix de cet investisseur américain ?
PSG Equity est un très grand fond américain c’est vrai. Mais j’ai surtout trouvé des personnes à l’écoute, d’une compétence rare et d’une humilité incroyable. C’est assez rare pour être souligné. J’ai été bluffé par leur vision, leur notion du service et de l’accompagnement. Lors de mon expérience, j’ai eu l’occasion de croiser la route d’investisseurs qui me prenaient de haut, qui m’expliquait mon métier plutôt que de me parler d’égal à égal.
PSG Equity est dans la bienveillance, dans le respect du travail de ceux qu’ils soutiennent. Il s’agit d’un fond qui s’associe à des entreprises de software et de services technologiques en vue d’aider et accélérer leur croissance et à se développer en Europe et aux États-Unis. Ce sont eux qui sont venus nous chercher, conscients du potentiel Whoz.
Passons à des questions plus personnelles…
Comment résumerais-tu ta mission chez Whoz ?
Trouver et donner les moyens à toutes les personnes avec qui je travaille de pouvoir faire leur boulot du mieux possible.
Tu voulais faire quoi lorsque tu étais enfant ?
Enfant, je n’avais pas d’envie professionnelle réelle. Mais plus tard, j’avais le rêve d’être médecin.
Pourquoi te lèves-tu le matin ?
Car je sais que je vais travailler avec des personnes incroyables et faire des choses avec eux. Toute ma vie fut ponctuée de rencontres stupéfiantes, des personnes issues de la technique, du fonctionnel, toutes avec des idées, un état d’esprit différent et une vraie richesse à m’apporter.
Quelle est la personnalité que tu admires ?
Je pense tout de suite à Roger Bannister. Des médecins, des scientifiques, le monde entier attestaient qu’il était physiquement impossible de courir un mile en moins de 4 minutes. Toutes les études, les thèses gravaient dans le marbre cette information. Qu’a fait Roger Bannister en 1954 ? Il a couru un mile en moins de 4 minutes. Et depuis, tous les autres positifs l’ont suivi en concluant la même réussite. Comme quoi, la barrière n’est que dans la tête.
Quelle est ta frustration en tant que dirigeant ?
On va toujours trop lentement.
Quel serait le conseil que tu donnerais à quelqu’un qui veut entreprendre ?
Oser et entreprendre, tout simplement. Mais le terme d’entreprendre est aujourd’hui trop réduit au fait de créer une entité. Il ne faut pas forcément partir d’une feuille blanche pour entreprendre, je crois beaucoup à l’intrapreneuriat. Oser et créer du mouvement dans sa vie et dans celle des autres, c’est ça pour moi entreprendre. Pas besoin de trouver l’or pour être riche.