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Décryptage

Reportage

Whozzies

Impact du covid19 et perspectives pour le conseil et l‘IT

5 min

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Jean-Philippe Couturier a commencé sa carrière dans le conseil et l’IT chez Capgemini en 1998 et a géré un cabinet de conseil pendant près de 10 ans. Aujourd’hui CEO de Whoz, il est l’invité de Pierre-Nicolas Schwab, le fondateur des podcasts IntoTheMinds.

À partir de juin 2021, on devrait retrouver des carnets de commande en pleine croissance

Pendant et après le confinement, son équipe mène une série d’études sur l’impact du covid19 en France auprès de sociétés de conseil et de services, ainsi qu’auprès de grands acheteurs de prestations intellectuelles. Jean-Philippe Couturier revient sur les résultats de ces enquêtes et décrypte les perspectives pour le marché du conseil et de l’IT.

Voici les différents sujets abordés dans le podcast :

00:00 – État du marché des ESN
03:00 – À quand la reprise ?
05:35 – Les secteurs économiques les plus atteints
09:30 – Un changement de business model
11:00 – L’urgence pour les ESN de se digitaliser
13:30 – Renouveau rapide de la compétence
22:35 – Les projets IT les plus touchés par la crise

Si vous ne visualisez pas le player du podcast ci-dessous, veuillez cliquer ici pour l’écouter.

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Pierre-Nicolas Schwab : Jean-Philippe, tu as sorti une étude en France sur l’impact de la crise sur le marché des sociétés de conseil et de services… Quel est l’état de ce marché ? Qui est impacté ?

Jean-Philippe Couturier : “Ce marché est un peu particulier d’un point de vue économique, car il suit la croissance ou décroissance du marché avec un facteur 2 ou 3 mais avec 6 mois de décalage. Il y a plusieurs raisons structurelles qui l’expliquent. Par exemple, les projets au forfait pour lesquelles les clients ont déjà mis deux tiers du projet sur la table… On n’arrête pas des projets comme ça du jour au lendemain.

Ces derniers mois, des projets ont été gelés voire arrêtés pour certains… Notre étude nous a permis de constater qu’il y avait 27% de projets arrêtés ou gelés sur le deuxième trimestre. Certains ont redémarré ensuite mais tout ne s’est pas arrêté… Et puis, on a eu quelque chose d’un peu particulier à savoir le télétravail, et qui a permis la continuité des opérations sur un bon nombre de projets. Cependant, le carnet de commandes en septembre est beaucoup plus léger qu’avant. Il y a moins d’opportunités. Aujourd’hui, c’est un secteur où il y a une vraie bataille commerciale. Il y a donc un réel besoin de trouver de nouveaux projets et de nouvelles opportunités.”

**On constate aujourd’hui qu’il y a des profils hautement qualifiés en IT qui se retrouvent à chercher du travail. LinkedIn a même crée un profil spécial avec un logo vert pour tous ceux qui sont ouverts aux opportunités. Est-ce une situation qu’on a déjà vécu avant 2020 ? **

“Oui, on l’a déjà vécu… Je ne veux pas faire le vieux dinosaure mais en 1993, on a eu une crise durant laquelle beaucoup de jeunes diplômés rencontraient des difficultés à trouver du boulot. La crise actuelle impacte pour le coup tous les secteurs et celui de l’IT ne fait pas exception. J’aurais tendance à dire qu’en France, on a eu une réponse économique et sociale assez incroyable qui nous a permis d’avoir des amortisseurs et de limiter la casse.

Prenez les Etats-Unis par exemple. Le nombre de personnes là-bas qui travaillaient dans l’IT et la data, et qui étaient des profils hyper demandés, et bien ces profils on en a pleins désormais sur le marché. Beaucoup d’entreprises ont réduit leurs effectifs d’un tiers voire de moitié… Est ce durable ? Je ne crois pas, mais c’est conjoncturel et c’est aujourd’hui que ça se passe.”

**Dans ton étude menée au mois de juin, on constate une légère amélioration en matière de projets abandonnés et gelés. Y a t-il une reprise en vue ? **

“Je ne veux pas être pessimiste. Premièrement, Bercy qui annonçait il y a 3 mois un PIB à -10, a revu l’indice et ses prévisions pour être à -8,7. C’est donc moins catastrophique que prévu. Selon eux, on retrouvera le niveau d’activité de fin 2019 au premier trimestre 2022. On sait donc que la fin d’année et le début de l’année 2021 vont être compliqués, mais je pense qu’à partir de juin 2021 on devrait retrouver des carnets de commande en pleine croissance.

Pour le marché du conseil et de l’IT spécifiquement, il y a une chose à noter : c’est un marché particulier qui connaît souvent, pour beaucoup d’entreprises, un taux de turnover important, qui en moyenne tourne autour de 20 à 30%. On voit bien qu’avec ces taux là, si on arrête de recruter, si on ne confirme pas des périodes d’essai, et si on laisse les gens partir, et bien globalement la masse salariale se réduit de 15 à 20% en moyenne. Autrement dit, on est moins sujet à des plans sociaux importants… Ce turnover permet mécaniquement de s’adapter au marché. Mais ces entreprises sont plus lentes à recruter donc en cas de reprise je pense que les freelances, qui sont les premiers à avoir souffert de cette crise, vont être aussi les premiers à être restaffés, car le marché de l’emploi va mettre un peu de temps à revenir.

Bercy prévoit d’être à +8 en 2021, et de là on va avoir une belle croissance de ce marché des ESN, du conseil, avec un carnet de commandes à plein à partir de septembre à mon avis. On retrouvera les niveaux de 2019 plutôt en 2022 car encore une fois, on va avoir besoin de recruter, de retrouver des forces vives sur des missions, et ça, ça prend un peu de temps.”

Ecoutez l’intégralité de l’interview en cliquant sur le player ci-dessous. Si vous ne le visualisez pas, veuillez cliquer ici pour l’écouter.

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